Le cambriolage demeure une préoccupation majeure en France. Il affecte aussi bien les résidences que les locaux professionnels. Les chiffres récents révèlent une augmentation inquiétante, qui marque un retour aux niveaux pré pandémiques. Voici les détails.
L’année 2024 : 1 cambriolage toutes les 3 minutes
Avec 220 000 cambriolages recensés sur les 12 derniers mois, on observe une hausse de 14 % par rapport à 2022, soit environ 600 cambriolages par jour (1 toutes les 3 minutes). Cette tendance était d’autant plus préoccupante à l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024 en raison de l’augmentation des logements inoccupés.
Après une baisse historique due aux confinements de 2020 et 2021, les cambriolages sont donc repartis à la hausse. En 2023, 217 100 cambriolages ont été enregistrés (+3 % par rapport à 2022), un chiffre toutefois inférieur au pic de 236 700 en 2019. Cette reprise reflète le retour à la normale des habitudes de déplacement et d’absence des foyers.
En métropole, les logements privés sont les plus touchés avec 70 % des cas, soit 173 500 infractions en 2023. Ils sont suivis des locaux professionnels (22 %, soit 74 000 cambriolages en 2023). Les grandes agglomérations sont d’ailleurs les principaux théâtres des entrées par effraction (7,8 cambriolages pour 1 000 logements à Paris et 7,6 pour 1 000 dans les villes de plus de 200 000 habitants), contrairement aux zones rurales (4,1 pour 1 000).
En ce qui concerne les périodes, 80 % des cambriolages ont lieu en journée, entre 14h et 16h, et le samedi est le jour le plus touché (18 % des cas). Quant au profil des cambrioleurs, il s’agit majoritairement d’hommes (91 %), dont près de la moitié sont âgés de 18 à 29 ans. Deux tiers sont de nationalité française, ce qui contredit l’idée reçue d’une criminalité principalement étrangère.
Impacts et moyens de prévention
Le préjudice moyen est estimé à 6 476 €, dont environ 3 600 € de dégâts matériels. En général, un cambriolage en résulte un autre. Un logement cambriolé a en effet 6 fois plus de risques d’être ciblé à nouveau.
En France, des initiatives nationales comme le programme « Tranquillité Vacances » (surveillance des logements par les forces de l’ordre) et les campagnes de prévention régionales ont été mises en place afin de lutter contre les cambriolages. Au niveau individuel, l’installation de systèmes de sécurité (alarmes, caméras et portes blindées) reste l’un des moyens de dissuasion les plus efficaces. On constate que 40 % des cambriolages échouent grâce à ces mesures ou à l’intervention des forces de l’ordre.
La recrudescence des cambriolages souligne alors la nécessité de renforcer la prévention et la sensibilisation. La vigilance doit être accrue, notamment à l’approche des vacances et notamment dans les grandes villes et les zones touristiques. Une collaboration renforcée entre les forces de l’ordre et les citoyens est essentielle pour garantir la sécurité des biens et des personnes.
FAQ
Maisons individuelles, appartements ou résidences secondaires, quel type de logement est le plus souvent cambriolé ?
Les maisons individuelles sont souvent considérées comme les plus vulnérables aux cambriolages. Elles offrent en effet moins de promiscuité avec le voisinage (moins de passages et d’yeux extérieurs). Elles ont d’ailleurs de multiples accès (jardin, portes-fenêtres, garage, etc.) et se trouvent parfois dans des emplacements plus isolés, ce qui facilite l’effraction.
Les assurances communiquent-elles des statistiques sur les cambriolages déclarés ?
Certaines assurances partagent ponctuellement des données ou des tendances générales. Cependant, elles ne publient pas toujours des données exhaustives ou consolidées à grande échelle, car ces informations sont considérées comme confidentielles.
Y a-t-il des facteurs sociologiques ou économiques qui influencent le taux de cambriolage ?
Dans certaines études, on observe des corrélations entre la situation socio-économique et la délinquance (dont les cambriolages), sans que ce soit un lien systématique ou exclusif. Les quartiers ou zones où coexistent des populations aisées et des milieux plus précaires peuvent présenter un risque plus élevé de cambriolage (accès direct à des cibles perçues comme riches).