Près de 2 millions de seniors font une chute chaque année en France, et 12 000 décès sont attribués à ces accidents. Pourtant, il est prouvé qu’avec un accompagnement adéquat, les chutes chez les personnes âgées peuvent être évitées. Voici justement un panorama des causes et des solutions pour prévenir ces incidents.
Quelles sont les principales causes des chutes ?
Les chutes chez les personnes âgées sont multifactorielles, avec notamment des facteurs physiques et environnementaux. Parmi les facteurs physiques, on note la diminution musculaire, car avec l’âge, la fonte musculaire réduit la stabilité et favorise les chutes.
Les femmes âgées ayant déjà subi une fracture après la ménopause, en particulier au niveau de la hanche, du fémur ou des vertèbres, présentent un risque élevé de chutes. Cela est dû à la diminution de l’autonomie, à la perte de mobilité et aux douleurs persistantes causées par cet incident.
Les chutes sont aussi causées par les vertiges et l’hypotension orthostatique (baisse de pression artérielle lors de changements de position rapides). Les troubles vestibulaires, qui affectent l’oreille interne et perturbent le système responsable de l’équilibre et de l’orientation spatiale, peuvent de même en être à l’origine. On peut également évoquer les problèmes neurologiques qui, quant à eux, affectent la coordination des mouvements, la sensibilité et la force musculaire.
Très souvent, la chute résulte d’ailleurs d’une hypotension orthostatique, une baisse soudaine de la pression artérielle lors du passage de la position couchée ou assise à la position debout. Le sujet éprouve une sensation d’étourdissement et de perte d’équilibre temporaire. De plus, avec l’âge, les réflexes diminuent et le temps de réaction s’allonge, ce qui rend plus difficile la compensation d’une perte d’équilibre.
Les facteurs environnementaux jouent en outre un rôle important. Un logement inadapté, avec des escaliers, des tapis glissants, un mauvais éclairage ou des fils qui traînent par terre, favorisent les chutes. Il en est de même pour le port de chaussures inadéquates, trop larges, trop étroites, glissantes ou dépourvues de talons stables.
Qu’en est-il des conséquences des chutes ?
Sur le plan physique, elles incluent notamment les fractures, dont celle du col du fémur, qui compte environ 50 000 cas par an en France. Les traumatismes crâniens sont également fréquents et potentiellement graves.
Le syndrome post-chute, marqué par l’incapacité à se relever, survient aussi généralement au moment de l’accident. Il entraîne une immobilisation prolongée, avec des complications telles que déshydratation, dénutrition, escarres et hypothermie, notamment en cas de chute sur un sol froid.
Les conséquences psychologiques ne sont pas moins importantes. Effectivement, la peur de retomber provoque une perte de confiance qui limite l’autonomie. Environ 40 % des hospitalisations post-chute se concluent même par une entrée en institution.
Comment prévenir les chutes ?
La prévention des chutes repose sur plusieurs axes. L’aménagement sécurisé du logement est tout d’abord primordial. L’idée est d’éliminer les obstacles comme les tapis ou les fils au sol et d’installer des barres d’appui dans la salle de bains et les toilettes. Il faudra aussi utiliser des tapis antidérapants et améliorer l’éclairage. Il convient également d’adapter les escaliers avec des rampes.
Le choix de chaussures adaptées est de même essentiel. On recommande aux personnes âgées de porter des chaussures avec des semelles antidérapantes, qui réduisent les risques de glissade et offrent un maintien optimal grâce à des lacets ou du velcro. Les talons ne doivent pas dépasser 5 cm pour garantir une stabilité optimale.
L’activité physique joue d’ailleurs un rôle clé dans la prévention des chutes. La marche régulière et la gymnastique douce renforcent, par exemple, les muscles, maintiennent l’équilibre et favorisent la coordination des mouvements. Des études montrent aussi que l’exercice réduit de 12 % les risques de chutes sévères.
Une bonne hygiène de vie contribue en outre à la prévention. Il est recommandé de maintenir une alimentation équilibrée riche en calcium et en vitamine D pour renforcer les os. Il faudra de même limiter la consommation d’alcool, qui altère les réflexes et interagit avec des médicaments, et veiller à une hydratation suffisante pour éviter les vertiges.
Des aides techniques peuvent enfin être employées. L’utilisation d’aides à la marche, comme une canne ou un déambulateur, est recommandée selon les besoins. L’installation d’un détecteur de chute, sous forme de bracelet ou de collier connecté, relié à un service de téléassistance, permet une intervention rapide en cas d’accident.
FAQ
Que faire en cas de chute ?
En cas de chute, une assistance immédiate est nécessaire si la personne ne peut pas se relever. Il est conseillé d’appeler tout de suite les secours en cas de blessure visible ou d’incapacité à se mouvoir. Une évaluation médicale est ensuite nécessaire pour vérifier les conséquences de l’accident.
Quels exercices ou activités peuvent aider à prévenir les chutes ?
Les exercices de renforcement musculaire, d’équilibre et de flexibilité sont ainsi efficaces pour prévenir les chutes. Des activités comme le Tai-chi, la marche, le yoga et des programmes de physiothérapie sont particulièrement recommandés.
Quels médicaments peuvent augmenter les risques de chutes ?
Les médicaments sédatifs, les antihypertenseurs, les anticoagulants, les antidépresseurs et les médicaments pour l’anxiété peuvent provoquer des étourdissements, une somnolence ou une hypotension orthostatique qui augmentent les risques de chutes.